La jungle de pierre

Allez hop ! On monte dans l'avion. 1ère étape : Madrid. Tout va très vite. Je me retrouve déjà devant la porte d'embarquement pour São Paulo (SP) et j'entends mille accents d'Amérique latine. Le portugais, bien sûr, mais aussi un accent espagnol qui m'est familier, celui du Rio de la Plata. Eh oui ! L'embarquement d'à côté est pour Montevideo. Je remarque un garçon clairement français et content qui dit en anglais à un inconnu : "It's my first euh... voyage !". L'inconnu a tourné la tête, car je crois qu'il a compris que ce garçon n'était pas complètement bilingue. Ce garçon deviendra mon copain de voyage, on n'était pas loin dans l'avion. Arrivés à SP, je m'arrête ici et lui reprend un vol pour Rio où il passera un mois.

La première image de SP, ce sont les arbres devant l'aéroport, que je ne saurais vraiment pas nommer, mais qui ne sont pas présents dans notre douce France. Il fait gris, un peu frais car c'est l'hiver, mais pas besoin de s'emmitoufler dans une écharpe et un bonnet. J'attends un peu que le jour se lève franchement (j'ai atterri vers 5h du matin) et je prends un bus pour le centre. Il faut environ 45-50 min pour y arriver. Déjà l'immensité de la ville s'impose. Je vois sans tarder des favelas sur des collines. Ensuite ce sont tous ces immeubles, de taille et d'aspect différents. Ce n'est pas franchement joli, mais je m'y attendais. Des souvenirs saisissants de Buenos Aires me reviennent en tête. Je retrouve la réalité latino-américaine, ses contrastes, sa laideur, sa chaleur, son aspect non-fini, son charme qui en découle.

Je descends au métro República avec mes deux valises : une petite erreur de calcul, les deux valises ne rentrent pas en même temps dans le petit escalator. Je manque de perdre l'équilibre. Il y a trois garçons devant moi qui sourient et j'entends "ajudá-la". L'un d'eux vient gentiment m'aider. Ce n'est pas la première fois dans cette journée qu'on me rendra service. J'arrive au métro Faria Lima (c'est aussi le nom d'une avenue, là où se trouve mon lieu de travail) et pars dans la mauvaise direction, en traînant mes valises. En demandant mon chemin, j'arrive enfin au Garoa Hostel, charmante auberge de jeunesse dans une toute petite rue. Il n'est que 10h30 du matin : j'en peux déjà plus, et j'ai toute une journée devant moi ! Autant que cela serve à quelque chose :

Je sors et vais dans le supermarché d'à côté : FARANDOLE de fruits, souvent exotiques et inconnus. J'ai envie de tout goûter. La visite commence là : il faut se familiariser avec les produits brésiliens. Certains sont comme les nôtres, certains font penser à l'Argentine, d'autres sont clairement typiques du pays (farine de manioc...). Je vais ensuite me renseigner sur la carte de transport à acheter. Un jeune homme m'aide avec un beau sourire. Je me dirige pour demander la carte au guichet, une fille, un peu moins sourire, me dit que non, elle n'en a pas. Echec. J'adore. Au moins je sais ce qu'il me faut, je ne sais seulement pas où le trouver. Je décide de marcher jusqu'à mon lieu de travail pour repérer les environs. Immeubles et Cie bonjour. Je passe aussi dans une rue qui m'a beaucoup plue (mercado Pinheiros), où se succèdent plein de magasins de type Foir'fouille / Gifi. J'en profite pour acheter deux-trois fournitures scolaires et le caissier me salue d'un magnifique BEM-VINDA.

De retour à l'auberge, je peux enfin investir les lieux, me LAVER (c'est la meilleure douche du monde, celle d'après l'avion) et rechercher des colocations. Je suis en contact avec une fille qui me dit de venir visiter. Je dois prendre un bus... Je ne sais pas lequel, ni dans quelle direction ni rien, malgré ses gentils conseils. Je rappelle que c'est une ville inconnue et gigantesque. Mais finalement, avec beaucoup de retard, j'arrive au bout d'une petite rue en montée. Marina m'attend pour me faire visiter son petit appartement. Je l'aime bien, mais ça me semble beaucoup trop loin de mon travail. Retour en bus dans le sens inverse : je suis trimbalée dans tous les sens pour cause d'asphalte défoncé et de conducteur un peu énervé. J'ai faim, il fait nuit tôt (18h environ) et je trouve une sorte de vendeur de nourriture rapide. Je demande du pão de queijo (pain au fromage, que tous les Brésiliens que j'ai rencontrés adorent) sans savoir à quoi ça ressemble. Et je me retrouve avec 10 petits choux chauds au fromage dans la main. Je les engloutis et je revis. Retour à l'auberge où on me dit que ce soir on sort vers Vila Madalena (quartier de fêtes) si je veux y aller... J'ai dit non gentiment et suis rapidement partie me coucher. Mes yeux se ferment sans peine vers 21h.

OBSERVATIONS D'ETRANGERE : les Brésilien(ne)s ne sont pas tous des mannequins, comme voudrait nous laisser entendre le stéréotype. Loin de là, les Brésiliens sont surtout des humains de tous poids, de tous âges (la population me semble quand même plus jeune) et de toutes les couleurs.

Je trouve que les gens sentent bon et que le métro est très propre. SP marque un point !

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