Patagonie argentine 1/ El Chaltén

Nous sommes mardi matin, et le réveil sonne à 6h15. Même si à mon goût, il faudrait toujours plus de sommeil, je ne traîne pas vraiment des pieds car la Patagonie n'attend pas et aujourd'hui, c'est à El Chaltén que je me rends ! J'ai environ 5h de bus de prévues dans la journée (aller-retour), mais je tente en 3 jours de voir les points les plus intéressants (et touristiques, cela va sans dire) de la région. Depuis hier, je revis l'émerveillement de la contemplation de la steppe patagonienne, si peu hospitalière, si monotone, mais si forte et belle en même temps.

Le bus me dépose, après avoir vu de nombreux guanacos en bord de route, à la gare routière de El Chaltén, petit village au pied des montagnes du sud patagon, situé tout près du lac Viedma. Après avoir reçu des instructions de la part des employés du parc naturel et récupéré un plan des randonnées et des rues, je file sans plus attendre faire la promenade star de la région, celle qui mène au Mont Fitz Roy, un peu le Space Mountain de ce Disneyland naturel. Je ne peux faire cependant qu'une partie de la rando, n'étant sur place que pour une journée. Au lieu d'aller jusqu'au bout, je choisis comme beaucoup d'aller jusqu'au lac Capri (j'ai eu envie de chanter la chanson aussi) et au mirador permettant d'admirer le mont vedette.

 

Sur le trajet aller, de bon matin

Sur le trajet aller, de bon matin

Première halte bien méritée au début de l'ascension

Première halte bien méritée au début de l'ascension

Mais avant de se régaler pleinement de ce que les paysages ont à offrir, il faut grimper ma cocotte ! Et je grimpe tant et si bien qu'avec le temps magnifique au rendez-vous et ma doudoune, j'ai beaucoup trop sué. Il faut dire que j'avais prévu tout l'équipement nécessaire pour réchauffer la frileuse que je suis en Patagonie. La montée se fait donc avec un sacré effort, de la sueur et quelques pauses pour photographier les alentours (fortement photogéniques), ou encore manger et boire un peu. On est en pleine montagne, tantôt pelée, tantôt boisée. Sillonnée de ruisseaux à l'eau limpide, couverte çà et là de tapis de neige. 

J'arrive enfin à la laguna Capri (merci mon Dieu), miroir d'eau parfait où se reflètent les montagnes et les arbres qui l'entourent. C'est la récompense après la dure ascension, et nombreux sont les promeneurs qui s'y arrêtent pour pique-niquer. Moi, j'ai déjà mangé, et je continue mon chemin pour effectuer une boucle qui me mène vers la descente. Il y a plus de neige à cet endroit et je ne suis pas mécontente d'avoir des chaussures adaptées (il y a 5 ans, je serais partie avec de petites tennis en toile...). Le mont Fitz Roy fend le ciel bleu, le soleil est très doux, l'air est frais, ça sent les bois en hiver et je croise moins de randonneurs. Il me semble que c'est l'un des moments les plus harmonieux que j'aie vécus jusqu'à présent.

Miroir d'eau : laguna Capri

Miroir d'eau : laguna Capri

La descente commence, c'est le début des adieux avec le mont superstar. Le Fitz Roy est tellement beau, tellement droit et tellement fier, qu'on a l'impression de l'insulter quand on lui tourne le dos. C'est en redescendant que je me rends compte de la difficulté de l'ascension que j'ai faite 1 heure plus tôt. Je sens que je vais avoir des jambes en béton après une telle promenade. Fin de la rando.

Coucou

Coucou

Fin de la rando ? Non... j'ai encore un peu de temps devant moi pour aller voir une cascade (Chorrillo del Salto) qui se trouve à 3km à pied, cette fois-ci sans montée ou descente infernales. Le parcours longe en réalité la route et coupe par les bois et les marais à certains endroits. Enfin, après avoir marché un peu moins d'une heure, et un peu fatiguée, je l'avoue, j'arrive au pied de la cascade, impressionnante par la force de son jet. C'est l'heure du goûter et je savoure ma pause sur un rocher tout frais, dans un cadre des plus agréables. Je finis ma bouteille d'eau et me dis qu'il faudra en racheter au village... puis mes yeux se posent sur l'eau de la rivière, limpide. Finalement, je décide d'en remplir ma bouteille. Si j'écris cet article, c'est qu'a priori je ne suis pas encore morte empoisonnée. 

Je reprends enfin le chemin du retour vers la gare routière où je rêve de retrouver mon bus pour y poser mes fesses. Le voyage retour se fait dans le plus grand des silences, avec des passagers aussi fatigués (et ravis) que moi, avec, quand même, un petit air de cumbia en fond sonore.

Chorrillo del Salto

Chorrillo del Salto

Cette personne est contente

Cette personne est contente

La nuit tombe sur la Patagonie

La nuit tombe sur la Patagonie

Retour à l'accueil